L’effet pervers du web social : quand la démocratisation des médias sociaux tue l’information et la mise en réseau

La démocratisation du web et tout particulièrement des médias sociaux a longtemps fait rêver : enfin la majorité des populations auraient accès à tout type de contenu et pourraient communiquer entre elles facilement (hors barrières de la langue, illettrisme, et problèmes d’accès à Internet). La réalité est tout autre.

Société de la désinformation en temps réel



La facilité de diffuser et partager du contenu a eu l’effet inverse : trop d’info tue l’information toutes les secondes. Alors que ces outils ont une formidable fonction de mémoire sur le long terme, l’espérance de vie des informations ne peut escompter dépasser les quelques jours. L’information, au-delà de ne pas être vérifiée ou analysée, est partagée sans être lue. On s’appuie sur un titre, nous n’avons pas de temps à perdre en futile besogne de lecture… La sanction du #OLD nous guette.

Seulement les infos se suivent et se ressemblent, car «  on ne peut pas produire de l’info comme d’autres font le pain »  comme l’a annoncé la journaliste Julie Gommes, sur son blog.

Miroir, mon beau miroir, dis moi qui a la plus belle information ?


Pourtant, la course effrénée vers toujours plus de scoops continue de plus belle. Elle renvoie une image valorisante de l’émetteur, rendant encore un peu plus, les diverses contenus jetables, à usage unique, toujours à la recherche du plus grand nombre de like, RT, partages, etc.

Bref la popularité de l’info rejaillit directement sur l’image de l’émetteur/partageur. Le fond a été happé par l’image que peut renvoyer l’information diffusée.
 
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La mise en réseau au second plan

La fonctionnalité de mise en réseau est aussi relayée au second rôle, entachée par le premier rôle : la ruée vers un nombre de contacts toujours plus grand. Partage, connaissance, échange, se sont transformés (globalement) en jugement, temps réel, égocentrisme, … Le web social est devenu la scène de nos vies virtuelles « réussies », l’information y est la monnaie d’échange contre la gloire. Et la concurrence est dure ne laissant place qu'à l’information "kleenex".


La multiplicité des supports web « tendance » (Facebook, Twitter, Google Plus, scoop It, tumblr, etc.) réduit notre temps de cerveau disponible. On n'a pas besoin de communiquer. On veut de la visibilité sur  le web. Et en cas d’inactivité de quelques jours sur ces supports, la sanction de votre communauté tombe tout de suite : vous perdez des membres.
 
And so what ?

La morale de cet article ? Il n’y en a pas. Juste dans cette société de la désinformation qui est censée évoluer à grande vitesse, je trouve que rien ne change vraiment mais tout se recycle. Bon je vous dis à plus tard je dois aller poster sur Facebook, Twitter et Google Plus, survolé mon Netvibes et bookmarké quelques articles, et consulter mes comptes LinkedIn et Viadeo. Quoi ? Moi un maillon de cet engrenage ? Où allez-vous chercher ça ?

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